Vous avez déjà loué un appartement vide ? Si oui, vous savez à quel point ça peut vite devenir un casse-tête fiscal. Et même décourageant. Pourtant, un projet de loi en discussion pourrait bien remettre les pendules à l’heure. Le fameux statut du bailleur privé.
Enfin un statut pour ceux qui jouent le jeu de la location classique
Franchement, il était temps. Ceux qui louent leur logement nu, c’est-à-dire sans meubles, non pas de régime spécifique. Et pourtant, ils représentent une part non négligeable du parc locatif. Résultat ? Beaucoup ont migré vers la location meublée, plus avantageuse d’un point de vue fiscal.
Le gouvernement veut inverser cette tendance. Avec ce statut du bailleur privé, l’idée est de créer un cadre stable, fiscalement plus intéressant, pour redonner envie d’investir dans la location nue. Un petit coup de pouce pour les propriétaires… mais aussi pour les locataires qui galèrent à trouver un toit.
Un amortissement costaud, qui change tout
Le cœur du dispositif ? L’amortissement. Et pas à moitié : 4 à 5 % de la valeur du bien déductibles chaque année, pendant 20 ans. Imaginez un peu : vous achetez un bien à 250 000 €, vous pouvez déduire jusqu’à 12 500 € par an. De quoi sérieusement alléger la note fiscale.
Mais ce n’est pas fini. Au bout de ces 20 ans de location nue, si vous revendez, vous bénéficiez d’une exonération totale de la plus-value. Et, cerise sur le gâteau : les amortissements ne seront pas réintégrés dans le calcul de cette plus-value. Oui, ça paraît presque trop beau.
Et l’ancien dans tout ça ?
Pas de jaloux. Le statut du bailleur privé ne s’adresse pas uniquement aux logements neufs. Les biens anciens sont aussi dans la boucle, à condition d’y faire des travaux représentant au moins 15 % de la valeur du bien.
Autrement dit, si vous achetez un petit immeuble ou un appartement ancien, que vous y mettez un bon coup de rafraîchissement, vous pouvez aussi profiter de cette nouvelle fiscalité. Une vraie incitation à rénover, ce qui ne fera pas de mal à certains logements en souffrance énergétique.
Statut du bailleur privé : Une loi pas encore votée, mais dans les tuyaux
On calme un peu l’enthousiasme : le texte fait partie du projet de loi de finances 2026. Il n’a pas encore été adopté. Mais si tout se passe comme prévu, il entrerait en vigueur pour les investissements réalisés à partir de décembre 2025. Autrement dit : vous avez le temps d’y réfléchir.
Et honnêtement, ça mérite réflexion. Parce que si ce statut est adopté, il pourrait carrément rebattre les cartes de l’investissement locatif classique. Fini le règne sans partage du meublé ? Peut-être bien.
Pourquoi ce revirement ?
Simple : il faut loger les gens. Et aujourd’hui, beaucoup de propriétaires fuient la location vide, trop contraignante, pas assez rentable. Résultat ? Des logements restent vacants, ou basculent vers la courte durée, plus lucrative.
Avec le statut du bailleur privé, l’État tente un pari : redonner confiance aux petits bailleurs, en leur offrant un régime fiscal enfin à la hauteur. Et, soyons honnêtes, c’est pas du luxe.
Quelques conditions, évidemment
Pas question non plus de faire n’importe quoi. Pour profiter du statut du bailleur privé, il faudra s’engager à louer le bien nu, pendant plusieurs années. Les loyers devront sans doute respecter certains plafonds, et le locataire devra y vivre à titre de résidence principale.
Mais en échange ? Un système plus équitable, plus clair, plus avantageux. Bref, un deal qui se tient.
Petit calcul pour les curieux
Un exemple vite fait : vous achetez un bien ancien à Bordeaux pour 240 000 €. Vous y faites 40 000 € de travaux. Vous louez nu. Chaque année, vous amortissez 11 200 €, en plus de vos charges habituelles. Au bout de 20 ans ? Vous revendez sans payer un centime d’impôt sur la plus-value. Et sans avoir à “rembourser” les déductions faites pendant deux décennies. Pas mal, non ?
Le statut du bailleur privé un pari risqué, mais prometteur
Le statut du bailleur privé, ce n’est pas une révolution. Mais c’est peut-être la meilleure nouvelle pour les propriétaires depuis des années. Un coup de projecteur sur une catégorie souvent oubliée.
Alors oui, il faudra suivre les débats parlementaires. Oui, il y aura sûrement des ajustements. Mais une chose est sûre : si vous songez à investir dans la pierre, et que vous aimez la stabilité, la location nue pourrait bien redevenir… un vrai bon plan.